Magie Intérieure

Bon, je me lance (enfin) dans cette histoire dont je n'ai pas encore une idée très précise, mais pour laquelle j'ai déjà un début (c'est pas mal un début, hein!). Je n'avais aucune idée pour le titre. Je n'ai jamais d'idée pour les titres. Mais il en fallait un. J'ai pris le premier qui m'est venu à l'esprit. Donc, voilà...





Le soleil se levait, sortant une jeune fille du sommeil. Méliandre se leva, comme chaque jour. Elle passa une main dans ses longs cheveux blonds, et ouvrit ses yeux noirs. Elle serait bien restée encore un peu au lit, mais il y avait école. Méliandre descendit donc les escaliers de bois, et entra dans la cuisine. Un croissant l’attendait sur la table. Elle le mangea, tout en se servant un verre de jus de fruits et un bol de chocolat chaud. Puis elle déjeuna et s’habilla, enfilant un jean noir et un débardeur de la même couleur. Elle maquilla ses yeux de noir après avoir brossé ses longs cheveux blonds qui coulaient en cascade le long de son dos, jusqu’à ses cuisses. Elle se regarda dans son miroir, fière du résultat. Elle était petite et mince, mais cela ne la gênait pas. Elle avait d’autres moyens que sa taille pour se faire respecter.

Méliandre sortit ce chez elle après avoir enfilé une veste noire et des bottes en cuire. L’hiver viendrait vite cette année, mais pour l’instant, les manteaux n’étaient pas encore indispensables. La jeune fille prit son bus, comme à son habitude, avec les quelques personnes de son arrêt. A l’intérieur, des groupes de lycéens discutaient joyeusement, se racontant chacun ce qu’ils avaient fait la veille. Méliandre n’avait rien fait la veille. Rien qu’elle ne pouvait raconter en tout cas. Et elle se fichait pas mal de la petite vie tranquille des autres. Sa vie à elle lui plaisait bien. Elle n’avait pas besoins de la partager, ni d’en entendre d’autres. De toutes façons, qui la croirait ? Qui ne la prendrait pas pour une folle, si elle leur avouait ce qu’elle faisait hors du lycée ? Personne, sans doute…

Le lycée… Méliandre descendit du bus avec les autres lycéens, en bousculant un au passage. Il eut le malheur de répliquer sur un ton, désagréable. Quand il croisa le regard de la jeune fille, son expression devint apeurée, comme un enfant devant un monstre. Personne n’avait rien remarqué, dans la foule qui se pressait. Méliandre connaissait des têtes, rien de plus. A quoi bon rester avec les autres, se faire des amis… ? Les amis, on leur confie tout. Comment confier son secret ? Elle passerait pour une folle. Elle ne voulait pas. Elle n’avouerait jamais, à personne.

C’est fou ce qu’une journée peut être longue lorsqu’on s’ennuie… C’était le quotidien de Méliandre ; passer ses journées à s’ennuyer en attendant le soir. En attendant d’y aller… Les aiguilles de la pendule du cours de science tournaient à une lenteur infinie. Son doux tic-tac semblait ne résonner qu’une fois sur deux… Ou moins…

Tiens, un regard semblait pointé sur son dos. Méliandre se retourna lentement et trouva le coupable. Erwan Matthews, garçon de sa classe parmi tant d’autre… Personne de particulier. Personne n’était particulier pour Méliandre. Elle croisa son regard. Son air, comme celle du garçon du bus, devint apeuré. Il replongea sur sa feuille en palissant. La jeune fille retourna à sa propre page. Elle n’avait rien noté. Elle n’aimait pas ces stupides cours. Elle ne notait jamais rien, se contentant de s’ennuyer ferme.

La cloche sonna soudain, son de liberté. Méliandre fut la première à sortir. Pas de bus cette fois. Le soir, elle empruntait un moyen de transport beaucoup plus rapide… Beaucoup plus magique, bien que banal pour la jeune fille. Elle trouva une pièce isolée où elle s’enferma. L’instant d’un battement de cil et il n’y eut plus de trace d’elle…